jeudi 18 juillet 2013

Django...



Sol
Bon, je tenais à revenir sur le dernier Tarantino. Critiques dithyrambiques. Public enthousiaste. J’ai résisté pendant quelque temps à l’overdose de com’ autour du film puis je l’ai visionné, histoire de savoir de quoi on parle. Je ne suis pas un fanatique inconditionnel du cinéma de Quentin, mais j’aime beaucoup plusieurs de ses films : Reservoir Dogs, Pulp fiction, Jackie Brown et Inglorious Bastards. 

Dans ce dernier cependant, je percevais déjà quelques longueurs et autres facilités un peu ennuyeuses. Django fût la cruelle confirmation de ces craintes. 

La première heure du film frôle le sans faute : sur le plan de l’action, de la mise en place du récit et de la présentation des personnages, tout  est parfait. La mise en scène est virtuose, le jeu des acteurs plutôt savoureux (Christian Waltz, Di Caprio surtout) et les paysages magnifiques. C’est après que ça se gâte…

Tartine 
J’ai vu le film il y a quelques mois, alors c’est moins frais que pour Sol, mais j’ai passé un moment absolument G-E-N-I-A-L avec Django ! 

Honnêtement, après Reservoir Dogs, son premier film, que j’avais adoré, je m’étais perdue dans l’intervalle Pulp Fiction-Kill Bill (je suis peut être la seule à le penser, mais j’ai détesté les deux). Au mieux, il y avait eu Jackie Brown, qui était un Tarantino correct… 

Et puis est arrivé le délirant Inglorious Basterds. Et voilà qu’il récidive avec ce western absolument incroyable et un Christoph Waltz à tomber à la renverse !


Motmau
Tout d’abord : j’adore les westerns mais  je déteste les films violents ! Ce n’était donc  pas gagné pour aller voir Django. Mais les critiques dithyrambiques de la presse et des amis cinéphiles m’ont convaincue de tenter l’aventure. 

Et là, j’ai été totalement emballée par le rythme dynamique de la première à la dernière image, ravie par une bande son formidable, subjuguée par le jeu carrément génial des acteurs (les rôles principaux sont tenus avec une grande maestria mais les plus modestes sont également excellents, certains ont de vraies « trognes » de méchants, de despérados ou de benêts), scotchée par la beauté des paysages grandioses, bluffée par un  humour souvent osé - la scène avec le Klu Klux Klan tellement déjantée est  un modèle du genre- … enfin vous l’avez deviné, Django est un  film qui m’a enthousiasmée !

Juste un conseil à vous âmes sensibles qui partagez mon émotivité : sur la scène de la bagarre à mort de 2 esclaves organisée par l’immonde et cruel Calvin J. Candie (joué magnifiquement par Léonardo Di Caprio)  et sur celle de la dévoration d’un esclave (un autre, les précédents de la rixe, vu l’état,  je ne vous en parle même plus !) par des chiens, bouchez vous  les yeux – voire les oreilles - parce que c’est vraiment très, mais alors très violent !
Quant au  final, il est  incroyable, paroxysmique, un vrai feu d’artifice… ce Django est décidément totalement déchainé !




Sol 

Je me sens un peu seul. Et que dire des critiques de la presse : unanimes ! Même les cahiers du cinéma encensent le film. J’ai dû me tromper de séance. Non, j’avoue avoir regardé ce film sur petit écran, peut-être cela influence-t-il mon jugement. Comme je l’ai dit, je me suis régalé pendant une heure, ennuyé pendant l’heure et demie restante.

Tout m’a semblé très prévisible, j’ai l’impression que le réalisateur nous sert le même film à chaque fois. Seuls les décors changent. Alors certes, la performance est là : un divertissement assez jouissif (un esclave qui tue des esclavagistes, ça me convient parfaitement) mais ensuite ? Que l’on s’amuse avec ce film, pourquoi pas (même si cela n’a pas été mon cas), mais qu’on crie au génie, je ne suis plus d’accord.

Et je ne parle pas ici de mes deux très chères collègues, mais de la presse bien sûr. Sans rentrer dans le débat initié par Spike Lee, je pense que Tarantino est un mec très malin, dont on a un peu surestimé les talents de cinéaste. Là où dans ses précédents films il parvenait à regrouper, et parfois transcender toutes ses influences, Tarantino ne signe ici qu’un sympathique film de genre, rien de plus.


Tartine

J'ai aussi vu le film sur petit écran, et en français en plus, mais cela n'a en rien modéré mon enthousiasme !

Alors oui, il n’y a rien qui ressemble davantage à un film de Tarantino qu’un autre film de Tarantino. Mais bon, on peut dire la même chose de Woody Allen, Lars Von Trier ou Jean-Marie Poiré. Je trouve mes exemples particulièrement pertinents.

Quentin Tarantino est un cinéphage qui a ingurgité des kms de bobines. Et un petit malin, certes ! Mais reconnais qu’il a un vrai génie de l’écriture, des personnages et de la mise en scène. Non ? Il s’approprie les univers et les développe à sa sauce. Franchement, Inglorious Basterds et Django Unchained font partie des meilleurs moments que j’ai passé devant un écran depuis plusieurs années !


10 commentaires:

  1. Je me retrouve dans vos trois critiques. Restée sur l'exceptionnel Inglorious Bastards, je m'attendais à passer un moment inoubliable au cinéma.
    Mais à la fin de la séance, je n'ai pas ressenti le même enthousiasme. i l m'a manqué quelque chose dans ce film, ou bien peut-être était-ce dû à la longueur du film? Je rejoins Sol sur ce point. La première heure est magistrale, mais le film s'éssoufle petit à petit et reprend vie à 10 minutes de la fin, lorsque Django vient terminer le ménage. Di Caprio c'est toujours pas ma tasse de thé...
    Jamie Fox est quand à lui complètement transparent dans ce film.
    Par contre, vous avez oublié Samuel L Jackson qui me rappelle son rôle de Beaumont dans Jacky Brown. Gentil en surface, mais totalement machiavélique!!
    Le meilleur de Tarantino pour moi, c'est Réservoir Dog, Jacky Brown, Boulevard de la mort et Inglorious Bastards.

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  2. J'ai du regarder ce film de force ( mon homme m'a trainée au cinéma en me disant que ca me plairait) parce que je ne suis absolument pas fan de Tarantino. Je me souviens vaguement de Pulp Fiction que j'avais trouvé ridicule, et les Kill Bill qui m'avaient semblé venir d'un monde à part. Django a confirmé ma crainte sur la barbarie dont fait preuve son réalisateur dans ces films en général.
    Pour ma part, je trouve qu'il a toujours une bonne idée au départ, mais qu'il ne sait pas développer l'histoire. Pour Django, le thème m'intéressait, mais ensuite je qualifierais ces deux heures de "remplissage" totalement stériles.
    Les personnages font encore les choses d'une façon que même le mec ayant l'esprit le plus tordu de la terre, n'aurait même pas idée de s'y prendre de cette façon. Pour aller dans les détails, Django cherche un stratagème complètement ahurissant et inutilement compliqué pour récupérer sa femme alors qu'il pouvait faire les choses simplement, et au final se défoule en tuant tout le monde, donc pourquoi passer tout ce temps a lutter contre l'endormissement, pour finalement le voir faire ce qu'il aurait pu faire depuis le début ?
    Je suis allé le voir à sa sortie ciné donc il n'est plus tout frais dans ma tête, mais je me souviens m'être dit a la fin : "tout ca pour ca?".
    Sur la dernière heure c'est le genre de mentalité que j'execre au plus au point : "tiens je vais la je tue tout le monde ! tiens la aussi je vais tous les tuer, etc... " c'est barbare, et ca prouve une phrase que je déteste, qui est : "c'est toujours celui qui tiens la hache qui a raison".
    Quentin Tarantino me prouve une fois de plus qu'il n'a pas de talent au niveau des scénarios, même si le tournage en lui même est bien fait (un petit compliment pour pas passer pour une raleuse !).

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  3. Très bonnes analyses, les rangs des gens qui n'aiment pas ce film grandissent. Où es-tu Tartine?!

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  4. Chère Bamba Triste, vous êtes mon amie et je vous aime beaucoup. Mais comment pouvez vous ne pas aimer Léo ???

    Chère Anonyme, on a l'impression que vous aviez déjà choisi de ne pas aimer Django anyway avant de l'avoir vu... Ce qui a sans doute précipité votre opinion finale...

    Bref, bien sûr que le stratagème est énooooooorrmmmmeeuuuu ! Sinon, on n'en ferait pas un film. On ne ferait d'ailleurs aucun film des "Inception", "Usual Suspects", "Les Autres", "Le Prestige", "Memento", "Identity", "Fight Club" ou "Shutter Island" (qui ont aussi des stratagèmes énooooooorrmmmmeeuuuu)...

    C'est ce stratagème énooooooorrmmmmeeuuuu, justement, qui est éclatant. A égalité aussi avec cette touchante amitié improbable qui unit Django et le merveilleux docteur King Schultz (un des plus grands personnages de ces 10 dernières années au cinéma sans doute).

    Tarantino est un créateur qui s'éclate à brosser des personnages hors norme et barrés. Et des scénarios à prendre au 2e (voire au 3e) degré...

    Je comprends que vous détestez la violence filmée. Je vous rassure, moi aussi

    Je déteste la violence justement. Pourtant, je ne suis pas du tout choquée par celle montrée par Q.T. C'est au contraire une violence esthétisée pleine de recul et d'humour (second degré, quoi). A l'inverse de tout ce qu'on voit notamment dans les abominables séries policières (boulets 1er dégré) de tf1 ou de france 2 ou des femmes se font assassiner à longueur d'épisodes par des tueurs en séries dégénérés. Et ils en rajoutent tant qu'ils peuvent ! Ca, je ne peux pas regarder. C'est malsain et c'est complaisant.

    Là, je ne vois aucune complaisance dans "Django" ! Au contraire. Je ressens juste une extrême jubilation de voir punis les salauds d'esclavagistes !

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  5. Désolée ma chère Amie Tartine, mais Léo je le trouve pas crédible dans ces rôles. Il a trop une tête de poupon, même si il joue un SM psychopathe!!! Pour moi il sera toujours le vagabond dans Quoi de neuf docteur!!

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  6. re : tartine, des giclées de sang de partout pendant une demie heure de film cest de la violence esthétisée ??? woaw !!! jai jamais entendu pareille aberration... jai pas du voir l'esthétique dans tout ca, et ca m'a filé la gerbe !

    En ce qui concerne le stratagème enoooorrrmeeeuuu, je ne le trouve pas éclatant, mais inutile, c'est ce qui me dérange.

    A la fin du film, je me dis vraiment "tout ca pour ca ? quelle perte de temps, il aurait pu s'y prendre de facon plus simple, et la au moins je serais déjà rentrée chez moi".

    Et dans les séries policières, je trouve au contraire que l'histoire a un sens (meme si c'est tordu parfois), les choses se passent pour une raison (cacher un crime en général) et pas juste parce que les mecs font de manière compliquée, juste pour faire compliqué sans savoir pourquoi. J'aimerais juste savoir pourquoi Django risque sa vie juste pour le plaisir de compliquer le jeu ? c'est bizarre... moi pas comprendre... je prend réellement ca pour un manque de finition dans le scénario, du baclage.

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  7. No comment cher/chère anonyme. Moi j'aime le cinéma !

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  8. J'aime le cinéma également mais de toute évidence, on ira pas ensemble voir le meme film ;)

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  9. Oh yeah. Je viens de lire vos coms', le débat est intéressant sur la violence au cinéma. Pour le coup je suis assez d'accord avec Tartine, le second degré de Tarantino et sa mise en scène rendent cela supportable, drôle parce qu'il en fait beaucoup, voire trop. La violence, lorsqu'elle est presque une farce, devient un élément comique, parfois esthétique. Je pense à certains films de zombie qui, à force de faire gicler l'hémoglobine dans tous les sens, ne sont ni crédibles, ni effrayants. Après, je ne suis pas du tout client de ce genre de films et ces procédés m'ennuient...

    Tartine a raison aussi (elle est forte cette Tartine) quand elle dit que les grands réalisateurs refont le même film.

    Le seul problème pour moi, c'est que je n'ai pas été diverti, ni impressionné, ni choqué, ni rien du tout en fait.

    Le seul problème pour moi, c'est qu'on classe Tarantino parmi les grands cinéastes alors que c'est un malin, très doué, mais dont les films ne sont absolument pas des chefs d'oeuvre.

    Sinon, j'aime beaucoup, beaucoup Jackie Brown. ;)


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  10. Et Bamba triste, tu es dure avec ce petit Leo, il a quand même beaucoup progressé depuis Quoi de neuf Docteur! J'attends la confirmation avec le prochain Scorsese : http://www.youtube.com/watch?v=OuhTQ5SwPqw

    ça fait envie, non?

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