jeudi 28 mars 2013

Les robots sont parmi nous

Sol : On ne va pas tomber dans l'éloge systématique de toutes les productions scandinaves, mais force est de constater qu'ils sont plutôt doués.

Oncle Erneste : tu parles des vikings?

Sol : Euh, non tonton, je parle des pays scandinaves. On avait beaucoup apprécié ici la série danoise Borgen, dont on reparlera peut-être à l'occasion de la diffusion prochaine de la saison 3, et j'aimerais vous dire quelques mots à propos de "Real Humans", un série suédoise qui mérite le détour.

Oncle Erneste : les barbares savent faire de la télé maintenant, c'est nouveau?!

Sol : Bon tonton, tu es complètement hors-sujet là, laisse-moi terminer s'il te plaît. Je disais donc que cette série méritait le détour, de part le sujet traité pour commencer. Dans un futur très proche, les hubots sont des robots à l'apparence humaine, qui viennent aider les êtres humains dans leurs tâches quotidiennes : ils peuvent conduire, faire les courses, le ménage, aller chercher les enfants à l'école et leur faire réviser les maths. Certains travaillent en usine également. Mais il semblerait que certains hubots soient beaucoup plus intelligents que ce que l'on pensait...


Oncle Erneste : Attends fiston, t'es en train de me dire que des machines vont nous piquer nos boulots, nos enfants, nos femmes?!!!!
Sol : Calme-toi tonton, ce n'est qu'une série. Les séries européennes, qu'elles soient françaises, anglaises et scandinaves donc, ont souvent la bonne idée de ne pas chercher à rivaliser avec les séries américaines sur le plan des moyens, mais ouvrent la voie à des thématiques plus diverses. Si les séries anglaises, dont la qualité n'est plus à prouver, choisissent souvent un traitement sombre de leur sujet, avec un ton résolument réaliste hérité d'une longue tradition du film social, les 3 séries scandinaves que j'ai eu l'occasion de regarder (The Killing, Borgen et Real humans) se démarquent par un ancrage local qui tend cependant largement vers l'universel.


Oncle Erneste : je capte rien à ton charabia, c'est quoi le rapport avec les robots mangeurs d'homme?

Sol : Les robots, dans Real Humans, ne mangent pas d'homme. Tu parlais de femmes tout à l'heure. Voici encore un des points communs aux trois séries scandinaves que j'ai citées : les trois personnages forts de ces séries sont des femmes, ce qui est somme toute assez rare.


Ce que révèle ces productions sur les sociétés nordiques est d'une part, qu'elles ne sont pas si idéales que cela et que, d'autre part, elles sont tout de même beaucoup plus progressistes que la nôtre sur certains sujets de société et parfois même en politique. Ainsi, dans Real Humans, comme dans toutes les oeuvres de science-fiction, on parle beaucoup du présent. Les problématiques sociétales, juridiques et même éthiques qui sont évoquées font écho aux problématiques actuelles : traitement des minorités, débats sur la bioéthique, etc.

Oncle Erneste : ben voyons, des femmes dans le rôle principal, des robots gays, des mariages mixtes, et puis quoi encore? le droit de vote aux étrangers pendant qu'on y est!


Sol : Tu t'égares complètement tonton. La force de cette série est donc l'universalité du propos. Même si le sujet n'étonnera pas les amateurs de sf, où il a été maintes fois traité (la référence à la fameuse règle d'Asimov revient souvent d'ailleurs), il est ici abordé d'une manière plutôt intéressante et divertissante, avec des acteurs de qualité : les robots sont particulièrement troublants. La sobriété de la mise en scène et du jeu des acteurs laissent de la place à la réflexion du spectateur. La photographie est soignée, l'image abuse quelque peu des effets de la lumière solaire, mais le rendu est plutôt agréable. Peut-être illustre-t-elle justement une société d'apparence parfaite qui va bientôt se diviser...


Oncle Erneste : moi j'ai choisi mon camp, je ne mange pas de ce pain là!

Sol : Eh bien c'est ton choix tonton. A vous de faire le vôtre. Avant de conclure, un seul petit bémol : dans cette 1ère saison de 10 épisodes, la fin pèche un peu au niveau du scénario. Les réalisateurs ont voulu jouer la carte de l'emballement, de l'action et c'est moyennement réussi selon moi. Je préfère nettement le rythme plus calme des premiers épisodes, qui se penchent plutôt sur les questionnements liés à la cohabitation avec ces hubots. Je chipote, je chipote.


PS / la série sera diffusée sur Arte, du jeudi 4 avril au 2 mai 2013

3 commentaires:

  1. Tu chipotes, tu chipotes effectivement. Je n'ai pas trouvé de précipitation dans la fin de la saison. J'ai hâte de pouvoir voir la suite !!!

    RépondreSupprimer
  2. J'adore la dernière scène de la bande annonce...

    RépondreSupprimer
  3. Oui, je chipote, mais j'y peux rien, c'est mon côté français! lol

    RépondreSupprimer